Pourquoi vos adducteurs vous font-ils souffrir à chaque début de saison?

Vous revenez sur la glace après l'été. Le premier entraînement se passe bien. Le lendemain matin, vous ressentez une tension intense à l'intérieur de la cuisse. Trois jours plus tard, chaque coup de patin tire sur vos adducteurs. Vous continuez à jouer en espérant que ça passe. Deux semaines après le début de la saison, la douleur est tellement intense que vous devez arrêter complètement.

Cette histoire est celle de milliers de joueurs de hockey chaque année. Au niveau collégial, le taux de blessures à la hanche et à l'aine chez les joueurs masculins et féminins figure parmi le plus élevé de tous les sports, avec respectivement 104,90 et 76,88 blessures par 100 000 expositions athlète (Suits et al., 2023). Presque la moitié de tous les joueurs de hockey ont connu des problèmes à la hanche et à l'aine au cours d'une saison, et plus de 4 sur 5 de ces problèmes représentaient une interruption mineure ou nulle de l'activité (Wörner et al., 2021).

L'analyse de tâche au hockey révèle des exigences biomécaniques uniques pour les adducteurs et abducteurs de la hanche, ainsi que des schémas d'activation musculaire spécifiques mesurés par électromyographie (EMG). Cet article explore les muscles clés activés lors de la foulée de patinage, identifie ce qu'il faut entraîner pour la stabilité et ce qu'il faut relâcher pour la mobilité, en se basant sur des études scientifiques récentes.


1. Les muscles clés activés lors de la foulée de patinage

Les muscles propulseurs mesurés par électromyographie

Une étude récente (Kaartinen et al., 2025), citée une fois, a examiné les schémas cinématiques et d'activité musculaire du membre inférieur cycle par cycle chez des joueurs de hockey de haut calibre lors d'une accélération maximale en patinage. L'étude a mesuré huit muscles du membre inférieur à l'aide d'électromyographie de surface pendant un sprint de 30 mètres à vitesse maximale.

Les muscles contribuant principalement incluaient le grand fessier pour l'extension, l'abduction et la rotation externe de la hanche lors de la phase de propulsion, le vaste latéral et le vaste médial pour l'extension du genou, le grand adducteur pour la stabilisation de la hanche en plan frontal et la décélération de l'abduction, et le biceps fémoral pour la stabilisation du genou lors de la phase de glissement avec coactivation des extenseurs du genou.

Le grand fessier a montré une activité moyenne croissante lors de la propulsion au fil de la progression de l'accélération. Cette augmentation d'activité moyenne semble provenir d'une durée d'activité prolongée plutôt que d'une augmentation de l'activation maximale. Cela suggère que le grand fessier joue un rôle croissant dans l'extension du membre inférieur au fil de la progression de l'accélération (Kaartinen et al., 2025).

Le rôle unique des adducteurs lors du patinage

Le soléaire, le biceps fémoral et le grand adducteur ont montré des activités musculaires moyennes décroissantes lors de la propulsion à mesure que l'accélération augmentait. Le moment des activités maximales souligne un double rôle du grand adducteur : abduire la hanche et stabiliser la hanche en plan frontal lors du cycle. Le grand adducteur a montré l'activation la plus élevée au moment de la transition entre la propulsion et la récupération. Il semble donc se contracter de manière excentrique pour décélérer l'abduction de la hanche et inverser la direction du mouvement (Kaartinen et al., 2025).

Des études d'électromyographie chez des patineurs de vitesse montrent que le vaste médial et le vaste latéral affichent le plus d'activité lors de la phase de propulsion du patinage (cités dans Hockey Institute, 2020). En tant qu'extenseur du genou, le quadriceps joue un rôle important dans le mouvement du patinage de vitesse (Upjohn et al., cités dans Bieniec et al., 2025).

Une étude de Robertson et al. a aussi montré une activité électromyographique accrue du quadriceps de la cuisse lors d'un squat profond avec les cuisses parallèles au sol, c'est-à-dire avec une flexion de l'articulation du genou d'environ 90 degrés (cités dans Bieniec et al., 2025). Cette position de squat profond est caractéristique d'une position de patinage efficace.

Les schémas d'activation lors de l'accélération

L'étude de Kaartinen et al. (2025) a révélé que les patineurs semblent prioriser la haute fréquence de cycle et la production de force à partir d'articulations de genou et de hanche moins fléchies (foulées de type course) plutôt que la longueur de propulsion pour améliorer la capacité d'accélération lors des premiers cycles. Au cours des phases ultérieures de l'accélération, l'amplitude de mouvement du genou et la longueur de propulsion jouent un rôle critique.

L'amplitude de mouvement du genou lors de la propulsion et l'angle de flexion au début de la propulsion ont augmenté au fil de la progression de l'accélération, de l'arrêt complet jusqu'au patinage maximal. L'analyse de tendance ANOVA supporte la transition mentionnée entre les foulées de type course et les foulées de patinage à vitesse maximale, car des tendances statistiquement significatives ont été observées pour l'augmentation de la flexion du genou au début de la phase de propulsion et l'augmentation de l'amplitude de mouvement du genou lors de la propulsion.

Les patineurs rapides affichent une plus grande rotation externe de la hanche tout en maintenant l'alignement approprié du genou sur les orteils. Ils conservent aussi leur flexion de hanche et de genou et l'inclinaison vers l'avant du tronc pour le stockage d'énergie (Comp Edge PT, 2021). Une étude de Page a montré que les patineurs rapides avaient plus de flexion du genou immédiatement avant la phase de propulsion, tandis que les patineurs lents fléchissaient moins leurs genoux lors du patinage rapide (cité dans Hockey Institute, 2020).


2. Les blessures fréquentes à la hanche et à l'aine

Les taux de blessures parmi les plus élevés de tous les sports

Au niveau collégial, le taux de blessures à la hanche et à l'aine au hockey sur glace chez les hommes et les femmes figure parmi le plus élevé de tous les sports, avec respectivement 104,90 et 76,88 blessures par 100 000 expositions athlète (Suits et al., 2023). Une étude a révélé que la force d'adduction isométrique au début de la saison était 18 % plus faible chez les joueurs de hockey sur glace masculins qui ont ensuite développé une entorse du muscle adducteur (cité dans Suits et al., 2023).

De plus, un ratio de force adducteurs/abducteurs de la hanche inférieur à 0,8 a été identifié comme un facteur de risque pour les blessures par surutilisation de la hanche et de l'aine chez les joueurs professionnels de hockey sur glace masculins (Suits et al., 2023). Les joueurs qui ont subi une blessure des adducteurs avaient un ratio de force adduction/abduction de 78 % comparé à un ratio de 95 % chez les joueurs non blessés (Tyler et al., cités dans mTrigger, 2023).

Au cours d'une saison, presque la moitié de tous les joueurs de hockey sur glace ont connu des problèmes à la hanche et à l'aine, et plus de 4 sur 5 de ces problèmes représentaient une interruption mineure ou nulle d'activité (Wörner et al., 2021). Environ 14 % des joueurs de hockey sur glace présentaient des problèmes à la hanche et à l'aine, et environ 6 % avaient des problèmes substantiels à un moment donné au cours de la saison.

Les facteurs de risque modifiables

Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés ou proposés, incluant une amplitude de rotation de la hanche plus faible, une force des adducteurs de la hanche plus faible, un ratio plus faible de force adducteurs/abducteurs de la hanche et un angle de bascule du bassin plus faible (Suits et al., 2023). On ne sait pas encore comment ces facteurs de risque changent de façon aiguë lors de la participation au hockey sur glace.

Les résultats de l'étude de Suits et al. (2023) ont démontré qu'une exposition unique au hockey sur glace chez des joueurs masculins compétitifs a entraîné des changements significatifs dans l'amplitude de rotation totale de la hanche, la force des adducteurs de la hanche et le ratio de force adducteurs/abducteurs de la hanche qui ont persisté 24 heures après l'exposition. Cela suggère que les évaluations de risque de blessure incluant ces mesures devraient être effectuées de façon répétée pour mieux identifier les changements dans le niveau de risque.

Une amplitude de rotation totale de la hanche inférieure à 85 degrés a été identifiée comme un facteur de risque cohérent pour la douleur à l'aine chez les athlètes dans une revue systématique incluant le hockey sur glace et d'autres sports (cité dans Suits et al., 2023). La force de la hanche, l'amplitude de mouvement et la bascule du bassin sont tous considérés comme des facteurs de risque modifiables.

L'effet aigu de l'exposition au hockey

L'étude de Suits et al. (2023) a révélé qu'une exposition unique au hockey sur glace a entraîné des réductions significatives de la force isométrique des adducteurs de la hanche et du ratio de force adducteurs/abducteurs de la hanche. Ces réductions sont couramment citées comme facteurs de risque pour subir une blessure à la hanche et à l'aine chez les athlètes.

La perte du ratio de force adducteurs/abducteurs de la hanche était corrélée avec une perte de force des adducteurs de la hanche. Cela peut être attribuable à la demande asymétriquement importante sur les adducteurs de la hanche lors du patinage, menant à des pertes de force disproportionnées comparées aux abducteurs de la hanche. Cela a des implications pratiques importantes pour l'évaluation du risque de blessure, la prévention et la gestion.

Cela peut partiellement expliquer pourquoi le renforcement des adducteurs de la hanche s'avère bénéfique pour réduire le risque de blessures à la hanche et à l'aine, car les exercices de renforcement des adducteurs de la hanche peuvent améliorer la production de force et l'endurance de la musculature adductrice, atténuant ainsi les pertes qui se produisent lors de la compétition (Suits et al., 2023).


3. Quels muscles entraîner pour la prévention

Le renforcement des adducteurs de la hanche

Il est recommandé que les professionnels de santé envisagent des interventions pour maintenir ou augmenter l'amplitude de rotation de la hanche, la force d'adduction de la hanche et la bascule du bassin pour la prévention primaire et secondaire des blessures à la hanche et à l'aine chez les athlètes (Suits et al., 2023).

Dans une petite étude avec des joueurs professionnels de hockey sur glace masculins, la mise en œuvre d'un programme d'intervention multimodal incluant le renforcement des adducteurs de la hanche, la mobilité de la hanche et les exercices de contrôle du bassin a réduit l'occurrence de blessures à l'aine de 3,2 blessures par 1 000 expositions de jeu à 0,71 blessures par 1 000 expositions de jeu (cité dans Suits et al., 2023).

Dans une cohorte de joueurs professionnels de soccer masculins, la mise en œuvre d'un seul exercice de renforcement des adducteurs de la hanche, le Copenhagen plank, a réduit le risque de blessures à la hanche et à l'aine de 41 % (cité dans Suits et al., 2023). Bien que la recherche soit limitée et que les mécanismes ne soient pas bien compris, l'amélioration des facteurs de risque modifiables semble réduire le risque de blessures à la hanche et à l'aine chez les athlètes.

Le Copenhagen plank est un exercice de planche latérale où le pied supérieur est placé sur un banc élevé et le pied inférieur est soulevé du sol, créant une contraction isométrique intense des adducteurs de la jambe supérieure. Cet exercice peut être progressé de la position genou sur le banc vers la position pied sur le banc, puis vers des variations dynamiques incluant des adductions de hanche lors de la planche.

Le renforcement des abducteurs de la hanche

Plusieurs études ont rapporté la faiblesse des muscles adducteurs comme facteur de risque de blessure chez les athlètes qui jouent au hockey sur glace ou au soccer. De plus, une diminution du ratio de force adducteurs/abducteurs de la hanche a aussi été liée aux blessures des adducteurs dans les sports impliquant des mouvements de coupe, d'accélération/décélération et de changement de direction (mTrigger, 2023).

Cela souligne l'importance du renforcement des abducteurs de la hanche pour demeurer en santé lors de la saison de hockey ou de soccer. Les abducteurs de la hanche, particulièrement le moyen fessier et le petit fessier, sont essentiels pour stabiliser la hanche en plan frontal lors de la foulée de patinage.

Des exercices spécifiques incluent les palourdes avec bande de résistance, les poussées de hanches unilatérales, les marches latérales avec bande, les abductions de hanche en position debout avec câble ou bande et les soulevés de terre roumains à une jambe qui nécessitent une stabilisation des abducteurs pour prévenir le valgus du genou et l'affaissement du bassin.

Le renforcement du grand fessier et du quadriceps

Comme discuté précédemment, le grand fessier joue un rôle croissant dans l'extension du membre inférieur au fil de la progression de l'accélération lors du patinage. L'activité du grand fessier continue d'augmenter tout au long de l'accélération, bien que l'amplitude de mouvement de la hanche demeure stable lors de la phase de propulsion (Kaartinen et al., 2025).

Des exercices plyométriques et de force spécifiques pour développer la puissance du grand fessier incluent les poussées de hanches lourdes, les soulevés de terre, les sauts en boîte, les sprints en côte et les exercices de patinage à sec avec bandes de résistance simulant le schéma de foulée.

Le quadriceps développe les forces contractiles les plus grandes lors de l'extension du genou pendant la phase de propulsion du patinage au hockey (Halliwell, cité dans Hockey Institute, 2020). Le renforcement du quadriceps avec emphase sur les angles profonds de flexion du genou (90 degrés et plus) est crucial pour développer la force spécifique au patinage. Des exercices comme les squats profonds, les fentes bulgares, la presse à cuisses et les squats à une jambe construisent la force du quadriceps aux angles nécessaires pour un patinage efficace.


4. Quels muscles relâcher pour la mobilité

Les fléchisseurs de la hanche chroniquement raccourcis

Les fléchisseurs de la hanche, particulièrement l'iliopsoas et le droit fémoral, deviennent extrêmement tendus chez les joueurs de hockey en raison de la position constante de flexion de la hanche lors du patinage. Les joueurs passent des heures en position de flexion profonde de la hanche et du genou, créant un raccourcissement adaptatif des fléchisseurs de la hanche.

Des fléchisseurs de hanche raccourcis limitent l'extension complète de la hanche, affectant la longueur de la foulée et forçant une compensation à travers la région lombaire. Cette compensation peut entraîner la douleur lombaire, une plainte courante chez les joueurs de hockey.

Des étirements spécifiques des fléchisseurs de hanche doivent être effectués quotidiennement, incluant l'étirement à demi-agenouillement où le genou arrière repose au sol et le joueur pousse les hanches vers l'avant tout en maintenant une bascule du bassin postérieure. L'étirement du canapé est aussi efficace, où le genou arrière est placé contre un mur et le joueur avance le corps pour un étirement intense de l'iliopsoas et du droit fémoral.

L'amplitude de rotation de la hanche

Une amplitude de rotation totale de la hanche inférieure à 85 degrés a été identifiée comme un facteur de risque cohérent pour la douleur à l'aine chez les athlètes, notamment ceux jouant au hockey sur glace (cité dans Suits et al., 2023). L'étude de Suits et al. (2023) a démontré qu'une exposition unique au hockey sur glace a entraîné des changements significatifs dans l'amplitude de rotation totale de la hanche qui ont persisté 24 heures après l'exposition.

La mobilité de rotation de la hanche est essentielle pour permettre le schéma de foulée approprié avec rotation externe de la hanche lors de la propulsion. La capsule postérieure de la hanche devient souvent raide, limitant la rotation interne. La capsule antérieure peut aussi devenir raide, limitant la rotation externe et l'extension.

Des exercices de mobilité de rotation de la hanche incluent les étirements de hanche 90/90 où le joueur est assis avec une jambe en rotation interne et l'autre en rotation externe, puis bascule entre les positions. Les mobilisations de la hanche avec bande de distraction, où une bande épaisse est placée autour de la hanche et tire la tête fémorale vers l'extérieur pendant que le joueur effectue des rotations de hanche, sont aussi efficaces.

La mobilité de la colonne thoracique

La colonne thoracique (haut du dos) devient souvent raide chez les joueurs de hockey, affectant la mécanique de la foulée. Une colonne thoracique raide limite la rotation du tronc nécessaire pour le mouvement coordonné des épaules et des hanches (ainsi que des bras et des jambes) lors du patinage.

Puisqu'un patin ne peut pas être poussé droit vers l'arrière en raison du coefficient de friction faible de la glace, les patineurs poussent sur le côté, en abduction de la hanche lors de la propulsion (et adduction lors de la récupération), pour gagner de la vitesse. Abduire et adduire les épaules en coordination avec les hanches aide les patineurs à maintenir l'équilibre et le momentum et à gagner de la vélocité (Hockey Institute, 2020).

Pour un mouvement coordonné optimal des épaules et des hanches, la mobilité thoracique est essentielle. Les exercices de mobilité thoracique incluent les rotations thoraciques en quadrupédie, l'extension thoracique sur rouleau de mousse et les mobilisations segmentaires spécifiques. Une colonne thoracique mobile permet au joueur de générer la rotation du tronc nécessaire pour une foulée efficace sans forcer une compensation à travers les hanches ou la région lombaire.


5. L'approche intégrée chez Spécifik Performance

L'évaluation biomécanique spécifique au hockey

Chez Spécifik Performance, notre approche pour les joueurs de hockey commence par une évaluation biomécanique complète spécifique aux exigences du sport. Nos chiropraticiens évaluent l'amplitude de rotation totale de la hanche (rotation interne + rotation externe en position couchée), la force isométrique des adducteurs et abducteurs de la hanche, le ratio adducteurs/abducteurs, l'angle de bascule du bassin et la mobilité de la colonne thoracique.

Cette évaluation identifie les déséquilibres spécifiques qui prédisposent à la blessure. Un joueur peut avoir une force d'adduction de la hanche qui semble adéquate en valeur absolue, mais un ratio adducteurs/abducteurs de 0,75, en dessous du seuil de 0,8 identifié comme facteur de risque. Un autre peut avoir une amplitude de rotation totale de la hanche de 80 degrés, en dessous du seuil de 85 degrés associé à la douleur à l'aine.

Les ajustements chiropratiques optimisent la mobilité de la colonne thoracique, des côtes et de l'articulation sacro-iliaque, permettant le mouvement coordonné nécessaire pour une foulée efficace. Si la colonne thoracique est raide, le joueur compensera avec une rotation excessive à travers la région lombaire ou une amplitude de mouvement limitée à travers les hanches, augmentant le risque de blessure.

Le programme de renforcement progressif

Nos kinésiologues conçoivent des programmes de renforcement spécifiques basés sur les déficits identifiés lors de l'évaluation et les exigences biomécaniques du hockey. Pour un joueur présentant une faiblesse des adducteurs de la hanche et un ratio adducteurs/abducteurs faible, nous progressons du Copenhagen plank en position genou vers la position pied, puis vers des variations dynamiques.

Pour les abducteurs de la hanche, nous utilisons une progression de palourdes avec bande légère vers des exercices de stabilisation plus complexes comme les soulevés de terre roumains à une jambe et les exercices de patinage à sec avec emphase sur le contrôle de la hanche en plan frontal.

Le renforcement du grand fessier est intégré avec des exercices de puissance spécifiques incluant les poussées de hanches lourdes (nous visons 1,5 à 2 fois le poids corporel pour 5 répétitions), les soulevés de terre et les exercices plyométriques progressifs. Le quadriceps est renforcé avec emphase sur les angles profonds de flexion du genou simulant la position de patinage.

Le programme de mobilité ciblée

Parallèlement au renforcement, nous adressons les restrictions de mobilité identifiées. Pour les fléchisseurs de hanche raccourcis, nous utilisons des techniques d'étirement statique (étirement à demi-agenouillement, étirement du canapé) combinées avec des techniques de relâchement myofascial et des mobilisations articulaires de la hanche antérieure.

Pour restaurer l'amplitude de rotation totale de la hanche, nous utilisons des mobilisations de la capsule de la hanche avec distraction par bande combinées avec des exercices de mobilité active comme les rotations de hanche 90/90. Ces techniques restaurent progressivement l'amplitude perdue sans compromettre la stabilité.

La mobilité thoracique est améliorée avec des mobilisations chiropratiques des segments thoraciques restreints et des exercices à domicile de mobilité thoracique effectués quotidiennement. Une colonne thoracique mobile permet le mouvement coordonné des épaules et des hanches essentiel pour un patinage efficace.

Le suivi des facteurs de risque

Un élément critique est le suivi répété des facteurs de risque modifiables. L'étude de Suits et al. (2023) a démontré qu'une exposition unique au hockey entraîne des changements significatifs qui persistent 24 heures. Cela suggère que les évaluations de risque devraient être effectuées de façon répétée, particulièrement au début de la saison quand le volume de patinage augmente rapidement.

Nous monitorons la force des adducteurs de la hanche, le ratio adducteurs/abducteurs et l'amplitude de rotation de la hanche à intervalles réguliers pendant la saison. Une diminution du ratio en dessous de 0,8 ou de l'amplitude en dessous de 85 degrés déclenche une intervention immédiate pour restaurer ces paramètres avant qu'une blessure ne se développe.

Nous enseignons aussi aux joueurs à reconnaître les signes précoces de surutilisation des adducteurs, incluant la douleur à l'aine le matin, la raideur persistante après le patinage et la diminution de l'amplitude de mouvement active. Ces signaux indiquent que la charge dépasse la capacité de récupération et nécessite une réduction temporaire du volume ou une modification de l'intensité.


Conseils pratiques pour les joueurs de hockey

Renforcez les adducteurs avec le Copenhagen plank trois fois par semaine : La force d'adduction au début de la saison est 18 % plus faible chez les joueurs qui subissent des blessures. Le Copenhagen plank est le seul exercice qui a démontré une réduction de 41 % du risque de blessures à l'aine. Débutez avec la position genou sur le banc, 3 séries de 20 à 30 secondes. Progressez vers la position pied sur le banc quand vous pouvez tenir 30 secondes facilement.

Maintenez un ratio adducteurs/abducteurs au-dessus de 0,8 : Les joueurs blessés avaient un ratio de 78 % comparé à 95 % chez les joueurs non blessés. Renforcez les abducteurs avec palourdes, marches latérales avec bande et soulevés de terre roumains à une jambe. Testez votre ratio avec un dynamomètre manuel ou consultez un kinésiologue pour une évaluation objective. Un ratio en dessous de 0,8 est un signal d'alerte.

Étirez les fléchisseurs de hanche quotidiennement : La position de patinage crée un raccourcissement chronique des fléchisseurs de hanche. Effectuez l'étirement à demi-agenouillement pendant 60 secondes par côté, deux fois par jour. Maintenez une bascule du bassin postérieure lors de l'étirement pour cibler l'iliopsoas. Les fléchisseurs de hanche raccourcis limitent la longueur de la foulée et forcent une compensation lombaire.

Travaillez la mobilité de rotation de la hanche : Une amplitude de rotation totale inférieure à 85 degrés est un facteur de risque cohérent pour la douleur à l'aine. Effectuez les étirements de hanche 90/90 quotidiennement, tenant chaque position 30 secondes. Utilisez les mobilisations de hanche avec bande de distraction deux fois par semaine. Après une exposition au hockey, l'amplitude diminue et persiste 24 heures, donc le travail de mobilité doit être constant.

Améliorez la mobilité thoracique : La rotation thoracique est essentielle pour le mouvement coordonné des épaules et des hanches lors de la foulée. Effectuez des rotations thoraciques en quadrupédie quotidiennement, 10 répétitions par côté. Utilisez un rouleau de mousse pour l'extension thoracique pendant 2 à 3 minutes. Une colonne thoracique raide force la compensation à travers les hanches et la région lombaire.

Surveillez les facteurs de risque au début de la saison : Les blessures aux adducteurs sont particulièrement courantes au début de la saison compétitive quand le volume de patinage augmente rapidement. Faites évaluer votre force des adducteurs, votre ratio adducteurs/abducteurs et votre amplitude de rotation de la hanche avant le début de la saison et à intervalles réguliers. L'intervention précoce pour corriger les déficits prévient les blessures plutôt que de les traiter après coup.


Conclusion

L'analyse de tâche au hockey révèle des exigences biomécaniques uniques qui expliquent pourquoi les blessures à la hanche et à l'aine sont si fréquentes dans ce sport. Les études d'électromyographie montrent que le grand fessier, les vastes latéral et médial, le grand adducteur et le biceps fémoral sont les muscles clés activés lors de la foulée de patinage. Le grand fessier augmente son activité au fil de l'accélération avec une durée d'activité prolongée. Le grand adducteur affiche un double rôle, abduisant la hanche et stabilisant en plan frontal, avec activation maximale à la transition entre la propulsion et la récupération, où il se contracte de manière excentrique pour décélérer l'abduction.

Les statistiques de blessures sont alarmantes. Au niveau collégial, le taux de blessures à la hanche et à l'aine figure parmi le plus élevé de tous les sports, avec respectivement 104,90 et 76,88 blessures par 100 000 expositions athlète chez les hommes et les femmes. Presque la moitié de tous les joueurs connaissent des problèmes à la hanche et à l'aine au cours d'une saison. La force d'adduction au début de la saison est 18 % plus faible chez les joueurs qui subissent des blessures, et les joueurs blessés présentaient un ratio adducteurs/abducteurs de 78 % comparé à 95 % chez les joueurs non blessés.

Les facteurs de risque sont clairs et modifiables. Un ratio adducteurs/abducteurs inférieur à 0,8 constitue un facteur de risque pour les blessures par surutilisation. Une amplitude de rotation totale de la hanche inférieure à 85 degrés est associée à la douleur à l'aine. Une exposition unique au hockey entraîne des changements significatifs dans ces facteurs de risque qui persistent 24 heures, soulignant l'importance du suivi répété et de l'intervention continue.

La prévention nécessite une approche équilibrée. Le renforcement doit cibler les adducteurs avec le Copenhagen plank qui a démontré une réduction de 41 % du risque de blessures, les abducteurs pour maintenir un ratio au-dessus de 0,8, le grand fessier pour la puissance de propulsion et le quadriceps aux angles profonds de flexion du genou spécifiques au patinage. Le relâchement doit adresser les fléchisseurs de hanche chroniquement raccourcis, restaurer l'amplitude de rotation de la hanche au-dessus de 85 degrés et améliorer la mobilité thoracique pour le mouvement coordonné.

Les programmes multimodaux fonctionnent. La mise en œuvre d'un programme incluant le renforcement des adducteurs, la mobilité de la hanche et les exercices de contrôle du bassin a réduit l'occurrence de blessures à l'aine de 3,2 à 0,71 blessures par 1 000 expositions de jeu chez les joueurs professionnels de hockey. Cette réduction de 78 % démontre que l'intervention basée sur les données probantes peut dramatiquement diminuer le risque de blessure.

Chez Spécifik Performance Gatineau, nous ne vous disons pas simplement de renforcer vos adducteurs sans plan spécifique ou d'étirer vos hanches sans comprendre pourquoi. Nous mesurons objectivement votre force isométrique des adducteurs et abducteurs de la hanche pour calculer votre ratio adducteurs/abducteurs et identifier si vous êtes en dessous du seuil critique de 0,8. Nous évaluons votre amplitude de rotation totale de la hanche en position couchée pour déterminer si vous êtes en dessous du seuil de 85 degrés associé à la douleur à l'aine. Nos chiropraticiens testent la mobilité de votre colonne thoracique segment par segment pour identifier les restrictions spécifiques qui limitent la rotation du tronc nécessaire pour le mouvement coordonné des épaules et des hanches.

Puis nous construisons un programme intégré combinant des ajustements chiropratiques et suivi physiothérapique pour restaurer la mobilité articulaire de la hanche, du bassin et de la thoracique, un renforcement progressif des adducteurs avec le Copenhagen plank de la position genou vers la position pied et variations dynamiques, un renforcement des abducteurs pour équilibrer le ratio et stabiliser la hanche en plan frontal lors de la foulée, un étirement ciblé des fléchisseurs de hanche raccourcis et une mobilité de rotation de la hanche pour restaurer l'amplitude au-dessus de 85 degrés, et un suivi répété de ces facteurs de risque modifiables particulièrement au début de la saison quand le volume de patinage augmente rapidement et les changements aigus persistent 24 heures après chaque exposition.

Cela transforme ce qui aurait été une saison raccourcie par une entorse des adducteurs au début novembre en une progression durable où chaque coup de patin construit non seulement votre vitesse et votre puissance, mais aussi la résilience structurelle de vos hanches à travers l'équilibre optimal entre la force des adducteurs et des abducteurs, la mobilité de rotation et la stabilité en plan frontal que la science nous montre être essentiel pour survivre aux exigences biomécaniques uniques du hockey sur glace.


Questions fréquemment posées

Q : Quels sont les muscles clés lors du patinage au hockey?

R : Selon les études d'électromyographie, les muscles principaux sont le grand fessier (extension, abduction, rotation externe de la hanche lors de la phase de propulsion), le vaste latéral et le vaste médial (extension du genou lors de la propulsion), le grand adducteur et le long adducteur (stabilisation de la hanche en plan frontal et décélération de l'abduction), le biceps fémoral (stabilisation du genou lors de la phase de glissement), et le tibial antérieur (stabilisation de la cheville). Les études montrent que le quadriceps développe les forces contractiles les plus grandes lors de l'extension du genou en phase de propulsion. Le vaste médial et le vaste latéral affichent le plus d'activité lors de la phase de propulsion. Le grand fessier augmente son activité au fil de l'accélération, jouant un rôle croissant dans l'extension du membre inférieur (Kaartinen 2025). Les adducteurs s'activent davantage à hautes vitesses, avec une activation maximale lors de la transition entre la propulsion et la récupération.

Q : Quelles sont les blessures les plus fréquentes?

R : La hanche et l'aine sont les régions les plus souvent blessées au hockey. Au niveau collégial, le taux de blessures à la hanche et l'aine figure parmi le plus élevé de tous les sports, avec respectivement 104,90 et 76,88 blessures par 100 000 expositions athlète chez les hommes et les femmes (Suits 2023 PMC). Presque la moitié de tous les joueurs ont connu des problèmes à la hanche et l'aine au cours d'une saison, dont plus de 4 sur 5 sans interruption d'activité (Wörner 2021 PMC). Environ 14 % des joueurs présentaient des problèmes à la hanche et l'aine, et 6 % des problèmes substantiels à un moment donné pendant la saison. Les entorses des adducteurs et la douleur à l'aine sont des plaintes courantes, particulièrement au début de la saison compétitive. Les joueurs qui ont subi une blessure des adducteurs avaient une force d'adduction 18 % plus faible au début de la saison.

Q : Quels muscles entraîner pour la prévention?

R : Les adducteurs de la hanche constituent une priorité absolue. La force d'adduction au début de la saison est 18 % plus faible chez les joueurs qui subissent une entorse des adducteurs par la suite (Tyler). Les joueurs blessés avaient un ratio adduction/abduction de 78 % comparé à 95 % chez les joueurs non blessés. Un ratio adducteurs/abducteurs inférieur à 0,8 constitue un facteur de risque pour les blessures par surutilisation chez les joueurs professionnels de hockey masculins (Suits 2023 PMC). Le Copenhagen plank est le seul exercice qui a démontré une réduction de 41 % du risque de blessures à la hanche et l'aine chez les joueurs de soccer professionnels. Les abducteurs de la hanche (moyen et petit fessier) sont essentiels pour stabiliser la hanche en plan frontal lors de la foulée. Un programme multimodal incluant le renforcement des adducteurs, la mobilité de la hanche et les exercices de contrôle du bassin a réduit l'occurrence de blessures à l'aine de 3,2 à 0,71 blessures par 1 000 expositions de jeu chez les joueurs professionnels.

Q : Quels muscles relâcher et étirer?

R : Les fléchisseurs de la hanche (iliopsoas et droit fémoral) deviennent extrêmement tendus chez les joueurs de hockey en raison de la position constante de flexion de la hanche lors du patinage. Les fléchisseurs raccourcis limitent l'extension complète de la hanche, affectant la longueur de la foulée et forçant une compensation dans la région lombaire. Une amplitude de rotation totale de la hanche inférieure à 85 degrés constitue un facteur de risque cohérent pour la douleur à l'aine chez les athlètes, notamment ceux jouant au hockey (Suits 2023 PMC). Les adducteurs peuvent devenir tendus et hyperactifs en raison de la demande asymétriquement importante lors du patinage. La capsule postérieure de la hanche devient raide, limitant la rotation interne et affectant la mécanique de la foulée. La colonne thoracique raide limite la rotation du tronc nécessaire pour le mouvement coordonné des épaules et des hanches. Une mobilité thoracique limitée force la compensation du membre inférieur, augmentant le stress sur les hanches. Les mollets peuvent devenir raccourcis, limitant la dorsiflexion de la cheville et affectant la mécanique de la foulée et la position de flexion profonde du genou et de la hanche nécessaire pour un patinage efficace.


Références

Bieniec, A., et al. (2025). Does functional strength training program improve ice speed and agility in young elite male ice hockey players? Journal of Physical Education and Sport, 25(3), 538-546. PMC11936901. https://doi.org/10.7752/jpes.2025.03062

Comp Edge PT. (2021). Ice hockey biomechanics: How to skate faster and avoid injury. Récupéré de https://compedgept.com/blog/ice-hockey-biomechanics/

Hockey Institute. (2020). Characteristics of high performance skating. Récupéré de https://hockeyinstitute.org/high-performance-skating/

Kaartinen, S., et al. (2025). Kinematic and muscle activity patterns of maximal ice hockey skating acceleration. International Journal of Sports Science & Coaching, 20(1), 478-498. https://doi.org/10.1080/24748668.2025.2478698

mTrigger. (2023). Getting ahead of adductor strains in hockey season. Récupéré de https://www.mtrigger.com/getting-ahead-of-adductor-strains-in-hockey-season/

Suits, W. H., et al. (2023). Acute effects of ice hockey on hip range of motion, isometric hip adductor strength, and hip adductor to abductor strength ratio in competitive male ice hockey players. International Journal of Sports Physical Therapy, 18(4), 971-981. PMC11195869. https://doi.org/10.26603/001c.82078

Wörner, T., et al. (2021). Incidence, prevalence, and severity of and risk factors for hip and groin problems in Swedish male first-league ice hockey players: A cohort study. Orthopaedic Journal of Sports Medicine, 9(5), 23259671211009585. PMC8775280. https://doi.org/10.1177/23259671211009585

 

Avertissement

Cet article présente une analyse biomécanique du hockey sur glace basée sur des études d'électromyographie et épidémiologiques scientifiques. Il ne constitue pas un programme d'entraînement personnalisé ni un avis médical pour les blessures spécifiques. Les statistiques citées (104,90 et 76,88 blessures par 100 000 expositions, force d'adduction 18 % plus faible chez les blessés, ratio 78 % vs 95 %, amplitude de rotation <85°) proviennent d'études sur des joueurs compétitifs et peuvent ne pas s'appliquer à tous les niveaux.

Les muscles identifiés comme clés (grand fessier, vaste latéral, vaste médial, adducteurs, biceps fémoral) sont basés sur des mesures d'électromyographie publiées dans des revues avec comité de lecture. Les recommandations en matière de renforcement et d'étirement sont générales et doivent être adaptées individuellement.

Les personnes présentant une douleur actuelle à la hanche ou l'aine, des antécédents d'entorse des adducteurs, un conflit fémoro-acétabulaire ou d'autres pathologies devraient consulter un professionnel de santé avant de commencer un programme d'exercices. Le Copenhagen plank est un exercice avancé nécessitant une progression prudente. Le suivi des facteurs de risque (force des adducteurs, ratio adducteurs/abducteurs, amplitude de rotation de la hanche) devrait être effectué par un professionnel qualifié.

Une douleur persistant plus de 48 heures nécessite une évaluation. 

Dr. Nicolas Boulay, Chiropraticien

Dr. Nicolas Boulay, Chiropraticien

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